Il y a 123 ans est né l’Automobile-Club de France, un organisme créé pour encourager le développement de l’automobile.


12 novembre 1895, l’excitation est à son comble dans le grand salon de l’hôtel particulier du 27 quai d’Orsay. Réunis par le propriétaire des lieux, le Comte de Dion, une vingtaine de passionnés sont réunis pour discuter d’un nouveau projet, la création d’un “Automobile-Club”. Son but : encourager le développement de cette nouvelle technologie qu’est la voiture.

La naissance d’une idée

Tout commence un mois plus tôt. Alors que le Comte de Dion rencontre le journaliste Paul Meyan, il évoque le besoin de regroupement des passionnés d’automobile. Après le succès de la première course du Paris-Rouen en 1894, puis de la course Paris-Bordeaux-Paris organisée par le comte en 1895, on sent que l’engouement est fort. Beaucoup sont convaincus que la voiture sans chevaux est l’avenir. Mais comment garder cet engouement vivant lorsque la routine, équestre, revient au galop ?

Il déclare alors au journaliste “nous avons vu quels enthousiasmes la locomotion mécanique soulève dans toute la France ! Nous ne pouvons les laisser retomber sans les utiliser… Les propriétaires de voitures automobiles devraient se réunir pour se voir, pour discuter de leurs intérêts communs”.

Paul Meyan acquiesce et répond “pourquoi ne fonderions-nous pas un cercle de chauffeurs… Un Automobile…’’

Un automobile-club de France !” Interrompt le comte de Dion. Le projet est lancé. Deux jours plus tard, il invite à dîner le journaliste et le Baron de Zuylen pour discuter du projet.

Les actions

Lors de la réunion du 12 novembre, les statuts sont votés et le conseil d’administration constitué. Si le fonctionnement est proche de celui du Jockey-Club, l’Automobile-Club ne veut pas se contenter d’être un simple cercle parisien parmi les autres. Avec une vraie volonté de développement de l’automobile en France, il prévoit l’ouverture de succursales un peu partout sur le territoire. Le club parisien doit servir à centraliser toutes les informations possibles sur ce nouveau moyen de transport et offrir un lieu de rencontre.

Les réunions s’enchaînent en cette fin d’année 1895 et l’intérêt est grand. Le club reçoit des dizaines de demande d’adhésion, de tous horizons. Il s’installe place de l’Opéra, un lieu qui deviendra vite trop étroit. En 1897, le club déménage dans ses locaux actuels de l’hôtel particulier du Plessis-Bellière, place de la Concorde.

Défendre l’automobile et développer les infrastructures, voici les principales missions que se donne le conseil d’administration. En plus de cela, des expositions sur divers sujets, comme l’aéronautique en 1899, sont organisées. Cette année-là, le club compte 2000 membres.

L’autre activité majeure du club est l’organisation de courses, dont huit Grand-Prix reliant Paris à d’autres villes françaises et européennes comme Berlin, Vienne ou encore Madrid. En 1898, l’Automobile-Club de France est à l’origine de l’Exposition Internationale d’Automobiles dans le jardin des Tuileries. L’ancêtre du Mondial de l’automobile est née.

Aujourd’hui, l’Automobile-Club de France existe toujours, continuant de faire vivre l’héritage de ces pionniers de l’automobile.