Certaines voitures naissent sous une mauvaise étoile. Ce fut notamment le cas de la R14, une « bonne poire » victime d’une campagne de publicité bien malheureuse…

La R14 tient sans doute une place de choix dans le panthéon des voitures incomprises. Objectivement, ce n’était pas une mauvaise auto : elle tenait plutôt bien la route, accueillait confortablement ses passagers et affichait une consommation de carburant raisonnable. Malheureusement, des lignes un peu clivantes, un désamour du réseau et une campagne de publicité ratée ont scellé son destin.

Une Renault avec un moteur de Peugeot

Il n’est pas toujours facile de saisir l’esprit de l’époque. Si la R14 est vue comme une voiture ringarde aujourd’hui, les commentaires sur son look étaient plus nuancés à son lancement en 1976. Il y eut bien des critiques, mais le temps leur a sans doute donné trop d’importance.

En revanche, l’hostilité du réseau tend parfois à être négligée, alors qu’elle a joué un rôle important dans les mésaventures de la 14. Les commerciaux lui reprochaient une chose : l'origine de son moteur, né d'un partenariat entre Renault et l'ennemi juré Peugeot. Ce quatre-cylindres avait été inauguré quelques années auparavant par la 104, modèle dont la R14 reprenait aussi le train avant.

Remplacer le bon vieux Cléon fonte par cette mécanique aux origines douteuses, c’était manifestement impardonnable pour certains. D’autant qu’avec une puissance de seulement 57 ch, le compte n’y était pas vraiment au niveau des performances.

Une campagne de pub malheureuse

Sans être un échec cuisant, la R14 ne connut pas le succès escompté à ses débuts. La décision fut donc prise de lancer une campagne publicitaire pour stimuler les ventes. L’agence Publicis fut mise sur le coup et décida de frapper les esprits, en établissant un parallèle osé entre la R14 et la poire.

L’idée fut déclinée dans toute une série de publicités. La comparaison avec la poire devait mettre en exergue les avantages que la voiture tirait de sa conception (moteur à l'avant en position transversale) et de sa carrosserie aux formes si particulières (arrière plus large que la partie avant). Elle eut surtout pour effet de ringardiser la malheureuse R14.

Malgré les vents contraires, la « poire » termina sa carrière avec près d’1 million d’exemplaires vendus au compteur. La plupart ont disparu aujourd’hui, victimes de la corrosion ou des primes à la casse. Si vous vous êtes mis en tête de sauver cette espèce en voie de disparition, vous trouverez peut-être sur Oscaro la pièce qu'il vous faut !