Déjà soumis à de nombreuses règles, les constructeurs automobiles devront bientôt se conformer à une nouvelle norme de sécurité, qui enverra en retraite forcée certains modèles.

Le règlement GSR2 - pour Global Security Regulation 2 - doit contribuer à améliorer la sécurité des automobilistes. Décidé à l'échelle de l'Union Européenne, il rend obligatoire des aides à la conduite jusqu'alors facultatives, et pose de nouvelles exigences en matière de cybersécurité.

Ces normes sont entrées en vigueur en juillet 2022. Elles ne touchent pour l'heure que les nouveaux modèles, c'est-à-dire ceux qui ont intégré le catalogue d'un constructeur après avoir été homologués par les autorités compétentes. Mais à partir du 7 juillet 2024, ce sont toutes les voitures neuves qui seront concernées, qu’elles aient été lancées ou non avant juillet 2022.

C’est ainsi que l’aide au maintien dans la voie, la détection d’obstacles en marche arrière, l’alerte d’inattention conducteur ou encore le système d’adaptation de la vitesse « intelligent » seront présents sur l'ensemble des véhicules neufs, y compris les plus basiques.

Des dégâts chez Porsche, Alpine contrait de réduire la voilure

Les voitures qui ne sont pas aux normes devront êtres mises à jour, ce qui aura évidement un coût. Pour des modèles à faibles volumes et / ou en fin de cycle, l'investissement ne pourra pas toujours être justifié. C'est pour cette raison que Renault arrêtera dès cet été la carrière de la Twingo et de la Zoé, deux voitures de toute façon proches de la retraite. Porsche a pris une décision similaire pour le Macan thermique, ainsi que pour les 718 Cayman et Boxster, qui ne répondront plus aux nouvelles règles de cybersécurité. Les Toyota GT86 et Subaru BRZ, déjà condamnées en France par le durcissement du malus, passeront elles aussi à la trappe, tout comme la petite Suzuki Ignis et la Fiat 500 thermique.

De son côté, Alpine a trouvé le moyen d’échapper à la norme, mais cela ne sera pas sans conséquences sur ses chiffres de ventes. La marque tricolore va réduire la cadence de production de l’A110 à 1 500 exemplaires / an, seuil en dessous duquel un modèle pourra échapper aux nouvelles règles. Un chiffre à mettre en perspective avec les 4 000 A110 sorties de l'usine de Dieppe en 2023.

Dans un autre registre, le règlement GSR2 risque aussi d'alimenter l'inflation sur le marché du neuf. Le coût des équipements en plus se répercutera d'une façon ou d'une autre sur le prix des voitures. Plus généralement, la multiplication des contraintes a déjà commencé à entraîner la disparition des voitures d'entrée de gamme, qui deviennent de plus en plus difficiles à rentabiliser. Ce nouveau durcissement des règles pourrait bien leur porter un nouveau coup !