Nous vous avons présenté Bertha et Carl Benz, les pionniers de l’automobile. Ce couple a apporté beaucoup d'innovations que nous utilisons toujours dans la voiture moderne. Mais savez-vous d’où viennent ces autres éléments que vous utilisez quotidiennement dans votre voiture ?


1892 - Invention du pare-brise

Comme souvent dans l’histoire de l’automobile, il est difficile d’attribuer l’origine exacte du pare-brise. On peut noter la présence de vitres sur des véhicules comme la Randolph en 1874, et sur La Nouvelle d’Amédée Bollée de 1880.

Mais c’est dans les années 1890 qu’il apparaît réellement. Un premier brevet est déposé en 1892 par une certaine Mademoiselle Doumayrou, en tant “qu’objet de toilette”. Le brise-vent est alors davantage un objet de mode, un accessoire pour améliorer l’aspect de sa voiture et ne pas être décoiffé lors des promenades. Son succès est tel qu’on le retrouve sur presque toutes les voitures dès 1899.

Publicité pour le pare-brise publiée dans Le Radical du 17 juillet 1892

1896 - Invention de la ceinture de sécurité

Longtemps nerf de la guerre des campagnes de prévention routière, la ceinture de sécurité ne date pourtant pas d’hier. En effet, on retrouve la trace d’un harnais dès la course Paris-Marseille-Paris de 1896, afin d’éviter aux pilotes d’être éjectés dans les virages. En 1903, le canadien Gustave Désiré Lebeau dépose un brevet pour ses “bretelles protectrices pour voitures automobiles”.

D’autres modèles sont créés à travers les années, mais c’est en 1959 que Nils Bohlin, alors employé par Volvo, dépose un brevet pour la ceinture de sécurité telle que nous la connaissons aujourd’hui. En 1973, elle devient obligatoire en France.

La ceinture Volvo, 1959

1903 - Invention des essuie-glaces

Plusieurs système d’essuie-glaces sont apparus au début du 20ème, mais il semblerait que ceux de Mary Anderson (1866-1953) aient été les plus efficaces. En 1903, alors qu’elle est de passage à New-York, elle remarque que les conducteurs d’automobiles s’arrêtent régulièrement pour enlever la neige de leurs pare-brises. Les conducteurs de tram choisissent de s’exposer au froid en roulant pare-brises ouverts pour mieux y voir. Elle se dit alors qu’il doit y avoir une meilleure solution que cela.

En rentrant en Alabama, elle se met au travail. Son idée est simple : un levier est activé de l’intérieur par le conducteur, ce qui met en marche un bras composé d’une lame de caoutchouc, puis le ramène à sa position originale, enlevant ainsi toutes les gouttes de pluie ou de neige. Le dispositif peut être enlevé à souhait, à la fin de l’hiver par exemple. Elle obtient un brevet pour une période de 17 ans.

Seulement à l’époque, les voitures ne sont pas encore très développées et beaucoup pensent que cet engin sera une distraction pour le conducteur. Elle tente de le vendre à une société canadienne en 1905, mais celle-ci lui répond qu’elle n’y voit aucun intérêt commercial.

Ce n’est qu’en 1922, alors que son brevet a expiré, que Cadillac fait de l’essuie-glace un équipement standard sur tous ses modèles.

Une autre femme, Charlotte Bridgewood, s’attaque en 1913 au problème des essuie-glaces. En partant du modèle de Mary Anderson, elle rend le mouvement automatique et remplace la lame de caoutchouc par des rouleaux, plus efficaces. Bien qu’apportant une innovation majeure à l’automobile, aucune des deux ne gagnera d’argent avec son invention.

Mary Anderson et son brevet

1906 - Invention du rétroviseur

Encore une fois, l’origine du rétroviseur se montre floue. Il semble que son inventeur soit Alfred Fauchet (1888-1974), un jeune homme de 18 ans. Il raconte d’où lui est venue cette idée :

"Je roulais à bord d’une 25 CV Charron-Girardot-Voigt dans la ligne droite de Villeneuve-Saint-Georges à Melun. J’allais doubler une autre voiture, lorsque je vis sur mon pare-brise sur lequel le soleil se reflétait, une voiture de course. Elle était conduite par le grand coureur Fournier et s’apprêtait elle aussi à me doubler. Je freinais alors pour éviter un accident".

Il en présente le prototype, mais pourtant c’est Henri Cain, un dramaturge parisien, qui dépose le brevet en 1906. En 1911, celui-ci ira même en justice pour porter plainte pour contrefaçon et recevra des dommages et intérêts de la part de commerçants ayant fait usage de son invention.

Le rétroviseur sera d’abord utilisé par les coureurs automobiles, avant de s’installer progressivement sur les voitures du quotidien.

1914 - Invention du clignotant

Florence Lawrence (1886-1938) fait partie des premières conductrices d’automobile aux Etats-Unis. Actrice à succès, ses nombreux rôles lui permettent de s’acheter sa première voiture, objet encore rare et très cher en ce début de vingtième siècle.

Elle adore conduire et comprendre le fonctionnement de son véhicule. En 1914, elle invente un bras mécanique qui, activé par un bouton, lève ou abaisse un drapeau installé sur le pare-choc arrière de la voiture. C’est la naissance du clignotant. Plus tard, elle reprend ce principe et installe un signal de freinage : quand elle appuie sur le frein, un panneau stop apparaît à l’arrière de la voiture.

Il faut croire que l’invention est un histoire de famille, sa mère n’étant pas moins que… Charlotte Bridgewood, à l’origine des essuie-glaces automatiques !

Florence Lawrence dans sa voiture