Marcher dans les traces de son père signifie parfois réussir là où il a échoué. Jacques Villeneuve, Alberto Ascari, 45 ans séparent leurs histoires pourtant bien similaires.


Jacques et Alberto étaient tous deux enfants quand ils ont perdus leurs pères, pilotes de course. Ces tragiques destins n’ont pourtant pas refroidi leurs envies de pistes, chacun réalisant ce que leurs pères auraient sûrement pu accomplir si la mort ne s’était mis en travers de leur chemin.

S’il n’existe pas encore de championnat du monde en cette année 1925, Antonio Ascari tout de même l’homme à suivre. Avec son Alfa Romeo, il domine toutes les courses de l’époque. Il est le grand vainqueur du tout premier Grand Prix de Belgique, tenu sur le désormais mythique circuit de Spa-Francorchamps. Un mois plus tard, c’est au tour du circuit de Montlhéry d’être inauguré pour le Grand Prix de France. Malheureusement, les choses ne se passent pas comme prévues et Antonio décède de ses blessures après une sortie de piste.

De son côté, Gilles Villeneuve est également un des favoris lorsque débute la saison 1982. Présent en Formule 1 depuis cinq ans, son talent a souvent été bloqué par des problèmes de voiture. Si le début de la saison ne se passe pas bien pour Ferrari, Gilles arrive au circuit de Zolder plus déterminé que jamais. Une lutte interne avec son coéquipier l’a rendu enragé. En qualifications, il attaque fort. Peut-être un peu trop. Il percute Jochen Mass et se tue sur le coup.

Reprendre le flambeau

25 ans après la mort de son père, Alberto Ascari fait parti des pilotes de la saison inaugurale du Championnat du Monde de Formule 1. A bord de sa Ferrari, il engrange plusieurs podiums lors des deux premières saisons. En 1952, c’est la consécration : il remporte le titre de champion. Pilote pour Lancia, il connaît le même tragique destin que son père. Lors des 1000 kilomètres de Monza, sa voiture sort de piste et Alberto est tué sur le coup. Une mort troublante, tant elle ressemble à celle de son père : tous deux décèdent à 36 ans, un 26 du mois, après avoir survécu à un accident quelques jours plus tôt, remporté treize Grand Prix et laissant une femme et deux enfants derrière eux.

Le destin de Jacques est plus heureux. Quatorze ans après la mort de son père, il est embauché par Williams-Renault et fait ses débuts en Formule 1. Dès l’année suivante, il devient le premier pilote de l’écurie et le grand favori du championnat grâce à une voiture supérieure au reste du plateau. Bataillant avec Michael Schumacher, il parvient à devenir le premier Canadien champion du monde de Formule 1. Il ne parviendra jamais à renouveler l’exploit et se retire de la course en 2006.