Lancé en 1994, le Toyota RAV4 fête ses 30 ans cette année. Les premiers exemplaires deviennent donc éligibles à la carte grise collection, qui permet notamment de circuler en ZFE. Mais au-delà de cet aspect purement administratif, le SUV nippon peut-il devenir un vrai collector, au même titre que le Range Rover ou le Defender ?

Nommé Fun Cruiser à ses débuts, le petit 4x4 japonais dut rapidement changer de nom pour des questions juridiques. Toyota opta pour l’appellation RAV4, qui correspond à l’acronyme de Recreational Active Vehicle with 4-wheels Drive. Le lancement commercial eut lieu en 1994, d’abord au Japon puis rapidement après en Europe. Le succès fut immédiat : alors que Toyota avait prévu une production hebdomadaire de 4 000 unités, ce seront finalement 8 000 exemplaires qui sortiront des chaînes de production chaque semaine.

A son lancement, le RAV4 était uniquement disponible en carrosserie 3 portes. Avec seulement 3,69 mètres de long, il était particulièrement compact pour un 4x4. L'offre s'étoffa au fil du temps avec d'abord un modèle 5 portes, puis un sympathique RAV4 découvrable créé sur la base du modèle 3 portes. Une déclinaison entièrement électrique fut aussi produite en petites quantités de 1997 à 2003.

Un véhicule précurseur

Le RAV4 est souvent considéré comme le premier SUV de l’histoire, même si certains véhicules plus anciens lui disputent ce titre (Jeep Wagoneer et Range Rover notamment). Lorsqu’il voit le jour, il n’a aucun véritable concurrent en face de lui. En 2024, la situation a bien changé : tous les constructeurs ou presque ont au moins un SUV dans leur gamme, y compris les plus prestigieux !

Mais l’aspect précurseur du 4x4 nippon ne suffit pas expliquer son succès. Les qualités intrinsèques de la voiture y sont également pour quelque chose. Le RAV4 se montrait étonnamment à l’aise sur la route pour un 4x4, sans être ridicule en utilisation tout-terrain. Le moteur quatre-cylindres 2,0 litres de 129 ch était bien aidé par le poids contenu de la voiture (environ 1200 kilos) et distillait des performances intéressantes. Le look enfin était une vraie réussite, en particulier en version découvrable 3 portes.

Indestructible ou presque

Sur le papier, le RAV4 a donc toutes les qualités pour devenir collector. Le peu d'intérêt que suscitent les tout-terrain chez les amateurs de voitures anciennes incite néanmoins à la prudence. Mais après tout, des modèles comme le Range Rover, le Land Rover Defender ou la Jeep Willys ont montré qu'il existe des exceptions. Chez Toyota, les premiers Land Cruiser ont aussi leur cercle d'aficionados. Alors pourquoi pas un jour le RAV4...

Quel que soit le sort que l'avenir lui réserve, le premier RAV4 reste un véhicule attachant, polyvalent et amusant à conduire. Pour ne rien gâcher, il fait honneur à la réputation de fiabilité des voitures japonaises. Avec un propriétaire consciencieux, qui va de temps en temps sur Oscaro pour l'entretenir sans se ruiner, les 300 000 km sont à sa portée !